Anthropologie génétique (AGène)

2004 - populations Tajikophones en Ouzbekistan
2004 - populations Tajikophones en Ouzbekistan
Responsables : Frédéric Austerlitz & Bruno Toupance
Le travail de l’équipe « Anthropologie Génétique » est centré autour de trois axes de l’évolution humaine, à différentes échelles géographiques (mondiales, continentales, régionales) comme temporelles (histoire évolutive ancienne, paléolithique, néolithique, moderne). Ces trois axes concernent (i) l’histoire du peuplement et l’inférence des processus démographiques, (ii) l’adaptation des populations humaines à leur environnement, et (iii) les interactions entre les processus génétiques et culturels dans l’espèce humaine. Ces trois axes s’appuient sur des études de terrain qui permettent l’acquisition de données de génomiques des populations humaines actuelles et passées (A.D.N. ancien), ainsi que de données culturelles. L’équipe développe des méthodes novatrices de statistique computationnelle afin d’analyser ces données.
Axe 1) Démogénétique
Cet axe vise à reconstituer l’histoire des populations humaines à partir des données de génomique des populations. Il s’agit notamment d’inférer les événements de séparation des populations, de croissances et contractions démographiques, de mélanges et migrations entre les différentes populations. Une des thématiques vise, par exemple, à étudier dans quelles mesures les modes de vie, et/ou le changement de mode de vie des populations (agriculteurs, éleveurs, chasseurs-cueilleurs…) ont eu un impact sur l’histoire démographique de ces populations.
Axe 2) Adaptation génétique des populations
Cet axe vise à étudier comment les populations humaines s’adaptent à leur environnement à la fois culturel et naturel, par exemple en ce qui concerne les adaptations aux modes de vie et en particulier aux différences de régime alimentaire, en termes notamment de céréales, viandes et produit laitier. Ces adaptations sont étudiées tant au niveau du génome humain que de celui du microbiome associé.
Axe 3) Interactions Génomes/Culture
Le troisième aspect vise à comprendre comment la diversité génétique humaine est influencée par diverses pratiques culturelles (règles de mariage, différences de migration entre hommes et femmes, transmission culturelle du succès reproducteur, différences linguistiques, modes de vie, pratiques méditatives, stress, etc.) et à l’inverse comment d’éventuels facteurs génétiques peuvent influencer certains comportements, par exemple le choix de partenaire. Ces interactions sont étudiées au niveau génétique ainsi qu’épigénétique. Nous visons aussi à développer des méthodes permettant d’inférer ces processus à partir des données de génomique.
Méthodologie :
Pour mener à bien ces différents aspects, nous menons des campagnes de terrain afin d’échantillonner des populations dans des environnements variés (Afrique Centrale, Cap Vert, Asie Centrale, Asie du Sud, etc.). Ceci nous permet d’obtenir des données génétiques et culturelles sur ces populations, que nous étudions en association avec des données issues de bases de données publiques. Nous développons aussi des données d’A.D.N. ancien obtenues soit à partir des collections anthropologiques du Musée de l’Homme, soit lors de nouvelle fouilles archéologiques et anthropologiques.
La genèse des nouvelles données génétiques au sein de l’équipe s’appuie sur le personnel et les espaces de laboratoires de biologie moléculaire du plateau technique « Paléogénomique et Génétique Moléculaire » du MNHN au Musée de l’Homme, plateau dépendant de l’UMR7206 et sous la responsabilité scientifique et technique de membres permanents de l’équipe.
Nous produisons aussi des modèles théoriques en génétique des populations, qui servent notamment de bases conceptuelles aux développements de nouveaux outils méthodologiques d’analyse des données génomiques. Ainsi, nous adaptons ou développons de novo des méthodes statistiques computationnelles de types ABC ou MCMC, reposant en partie sur des simulations de données génétiques et leur comparaison aux données réelles, afin de réaliser des inférences spécifiques aux questions abordées dans chacun des trois axes.
Permanents :
Doctorants :
Anciens membres :
Anciens doctorants :
Anciens post-doctorants :