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publié le 28 septembre 2016

Soutenance publique de thèse intitulée  :

Captures estuariennes Une ethnoécologie de la pêche sur le bas Oyapock (frontière franco-brésilienne).

Elle se déroulera mercredi 5 octobre 2016 à 14h, à l’auditorium Jean Rouch du Museum national d’Histoire naturelle, Musée de l’Homme (17 Place du Trocadéro, 75016 Paris).

La thèse a été réalisée sous la direction de Serge Bahuchet au Muséum national d’Histoire naturelle, et Damien Davy au CNRS Guyane.

Le jury sera composé de :

  • M. Serge Bahuchet, Professeur, MNHN, directeur de thèse
  • M. Gilles Bœuf, Professeur, Université Pierre et Marie Curie, examinateur
  • M. Gilbert David, Directeur de recherche, IRD, rapporteur
  • M. Damien Davy, Ingénieur de recherche, CNRS Guyane, directeur de thèse
  • Mme Sabrina Doyon, Professeure, Université Laval - Québec, rapporteur
  • M. Pierre Grenand, Directeur de recherche émérite, IRD, examinateur
  • M. Frédéric Piantoni, Maître de conférences, Université de Reims Champagne-Ardennes, examinateur
  • M. Antonio Carlos Sant’ana Diegues, Professeur, Université de São Paulo - Brésil, examinateur

Résumé de la thèse  :

La pêche repose sur des formes variées d’appropriation sociale des milieux aquatiques. Cette thèse s’attache à les définir dans le contexte particulier du bas Oyapock, estuaire d’un fleuve amazonien marquant la frontière entre la Guyane (France) et l’état d’Amapá (Brésil). Cet estuaire présente une importante diversité d’écosystèmes aquatiques (rivières, fleuves, forêts inondées, marais, mangrove et mer) et d’espèces végétales et animales qui les composent (près de 200 espèces y sont pêchées). La population du bas Oyapock forme un creuset culturel réunissant principalement Amérindiens, Créoles et Brésiliens, implantés dans deux villes et 40 villages. Par ailleurs, la présence d’un parc national sur le littoral brésilien et de trois territoires amérindiens implique des réglementations de l’accès aux ressources diverses. Dans ce contexte riche en diversité écologique et culturelle où émergent des conflits d’usage sur les territoires de pêche, cette thèse propose une lecture des dynamiques d’appropriation des ressources aquatiques.

Les résultats s’appuient sur des données ethnographiques collectées d’octobre 2012 à octobre 2014. Celles-ci comprennent plus de 70 entretiens, 32 observations de sorties de pêche, l’inventaire du matériel de pêche, l’identification de 195 espèces pêchées et l’étude des taxonomies locales.

L’étude des savoirs des pêcheurs révèle une connaissance fine des milieux aquatiques et de leurs rythmes, de l’écologie et de l’éthologie des animaux. Les pêcheurs fabriquent une grande variété d’engins de pêche adaptés tant aux espèces qu’aux espaces. Sur la base des savoirs partagés par les pêcheurs, différents groupes se distinguent et se spécialisent en fonction de grands milieux écologiques (savanes ; fleuve et forêt ; embouchure et mer). La création de parcs nationaux, le contrôle croissant des flux transfrontaliers, l’urbanisation et la migration sont autant de changements contemporains auxquels les pêcheurs doivent faire face.

Dans ce contexte, trois groupes d’habitants se démarquent : les pêcheurs professionnels de Saint-Georges (Guyane), ceux d’Oiapoque (Brésil) et les villageois Amérindiens de l’Uaçá (Brésil). Ils s’inscrivent dans une démarche de reconnaissance formelle de leur territoires de pêche afin d’en garantir l’accès à long terme. Engagés dans différentes stratégies, la réussite de leur démarche dépend de la prise en compte de leurs spécificités par les États. 


 

Afin d’accéder à l’Auditorium, présentez-vous à la billetterie de l’entrée principale du Musée de l’Homme et demandez à assister à la soutenance. On vous délivrera alors un billet spécifique et gratuit pour entrer dans le musée et accéder au lieu de soutenance.

Publié le : 13/05/2019 22:33 - Mis à jour le : 13/05/2019 22:37