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publié le 8 décembre 2011, mis à jour le 22 décembre 2011 à 16h15min

Nous aurons le plaisir d’accueillir Nelly Ménard (CNRS UMR 6553 Ecosystèmes, biodiversité, évolution ECOBIO, Université de Rennes) le jeudi 15 décembre à 11h00
Son intervention portera sur :
L’Impact de la pression humaine et de la fragmentation des forêts sur une espèce sociale de primates : le cas du magot (Macaca sylvanus) au Maroc »
Résumé
La surexploitation des forêts par l’homme peut mener à une forte fragmentation des populations chez des espèces spécialistes d’habitats qui présentent un faible pouvoir de dispersion lié à leur comportement et leurs traits de vie.
L’organisation sociale est un déterminant important de la capacité d’une espèce sociale à disperser entre des fragments d’habitats et donc à survivre dans des paysages perturbés et fragmentés.
Nous avons testés l’influence de la qualité de l’habitat, de la structure des paysages et de la pression humaine sur les densités de magots dans la plus grande population sauvage. Les femelles sont philopatriques et restent toute leur vie dans leur groupe natal, tandis que les mâles dispersent. Les groupes sociaux sont résidents sur des domaines stables de 3-4 km².
Nous avons estimé la qualité des fragments forestiers par la structure de la végétation et l’intensité de la pression humaine : surpâturage par les troupeaux domestiques, ébranchages des cèdres par la population locale, coupes à blanc des chênaies vertes.
La densité moyenne a été estimée à environ 9 ind./km², variant selon le fragment forestier (0.2-23 ind./km²). Nous avons trouvé que les densités varient négativement avec la pression humaine et positivement avec la taille du fragment forestier.
La survie de plusieurs petites populations est sévèrement compromise. Comme le Moyen Atlas est le principal réservoir de magots, par ailleurs espèce en danger, nous recommandons de changer les pratiques forestières en réduisant le surpâturage en forêt et les coupes à blanc de chênes verts.
La stricte phylopatrie des femelles qui vivent dans des grands groupes cohésifs sur des domaines stables et la stricte dépendance de l’espèce vis à vis des milieux forestiers, sont des facteurs clés qui prédisposent le magot à l’extinction locale dans la mesure où les populations des différents fragments forestiers sont probablement entièrement isolées les unes des autres.
A ceci s’ajoutent des actions de braconnage qui se traduisent par des déséquilibres de la structure démographique des populations.
Responsables
Sabrina KRIEF (Maître de conférences du MNHN, Eco-anthropologie et Ethnobiologie, Chimie et Biochimie des substances naturelles),
Bruno SIMMEN (chercheur CNRS, Eco-anthropologie et Ethnobiologie)
Informations pratiques
Contacts : krief@mnhn.fr, simmen@mnhn.fr
Lieu : Salle Chevalier, bât. 135 HNS, 43 rue Cuvier Paris 5.