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publié le 23 mars 2011, mis à jour le 18 juin 2015 à 17h43min
Programme de l’année 2013-2014
Jeudi 19 septembre 2013, MNHN
“The limits of governance”
Arun Agrawal (University of Michigan)
Discutant : Estienne Rodary (IRD, GRET) A large body of research invokes effective governance as the path to improved corporate performance, economic growth, development, sustainability, and even peaceful social change. Recourse to governance through purposive changes in regulatory arrangements and modulating influences seems to promise to address deep social, ecological, and economic problems that may otherwise lead to disastrous outcomes. But governance is not infinitely adaptable. We need more systematic knowledge about the conditions under which and reasons why interventions intended to improve governance may produce only limited effects, be ineffectual, or exacerbate negative outcomes. Drawing upon existing writings on the governance of social-ecological systems, this paper identifies four types of limits relevant to interventions seeking to enhance governance : a) limits of specification, b) limits of calculation, c) limits of translation, and finally, d) limits of anticipation. These limits, the paper suggests, are not coincidental : rather, they are inherent to the project of crafting, realizing, and refining governance arrangements.
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Vendredi 18 octobre 2013 10h30-12h30, MNHN, Salle de géologie
Anthropocène et interdisciplinarité, autour du livre L’événement Anthropocène. La terre, l’histoire et nous (Paris, Seuil, 2013).
Christophe Bonneuil, historien, CNRS
Jean-Baptiste Fressoz, historien, CNRS
Discutant : Vincent Devictor, écologue (Cnrs, CEFE, Montpellier) Les scientifiques nous l’annoncent, la Terre est entrée dans une nouvelle époque : l’Anthropocène. Ce qui nous arrive n’est pas une crise environnementale, c’est une révolution géologique d’origine humaine. En deux siècles, depuis la révolution industrielle, notre planète a basculé vers un état inédit depuis des millions d’années, un état qui durera des dizaines de milliers d’années au moins et soumettra les sociétés humaines à des difficultés immenses et imprévisibles. L’histoire humaine a rendez-vous avec celle de la Terre. Comment en sommes-nous arrivés là ? Fondé sur une vaste historiographie cet essai réfute le récit convenu d’une « espèce humaine » indifférenciée qui aurait inconsciemment déréglé le « système Terre ». Il propose de nouvelles lectures du dernier quart de millénaire. Faisant dialoguer science et histoire, les auteurs dressent l’inventaire écologique d’un modèle de développement devenu insoutenable.
Lundi 18 novembre, 14h-16h, Amphithéâtre de Paléontologie, MNHN
Frontiers of Commodification : State lands and their formalization
Nancy Peluso (University of California, Berkeley)
Discutante : Monica Castro (Université de Lausanne). Land formalization is the practice by which state administrators and managers of land document, legalize, register, title, and assign property rights in land through bureaucratic means. Whatever « kind » of property rights are established — private or state ; common or individual — the process generates authority and power for the formalizing body — an agency of the state — and for the state as a governing institution as well. Formalization serves the purpose of making land, its uses, its claimants, and its transactions more visible, legible, and controllable to state authorities. Formalization is also a critical step in the production of a market society, in which nearly all social relations and socio-natural relations are commodified, and market relations subsume virtually all social relations. Formalization and its effects are important to understand needs because formal property rights are integral to nearly all global and national scale land transactions, and a prerequisite to international institutions’ recognition of any state, private, or non-profit land holdings. This paper argues that state land formalization is located precisely at the intersection of national state power and a still-emerging global market society and lays the foundations for the opening of new frontiers of commodification, power, and dispossession in a world of market triumphalism. State territories are a relatively new frontier in this dynamic, globally uneven process of commodity production ; many state lands are no longer spaces of rule and sovereign power but state property for commodification and investment. State agencies and actors are turning state territories into new commodities, sometimes even transferring them to capitalist enterprises to benefit foreign, not domestic, interests. Using examples of state land transformations in Ethiopia, Cameroon, and Indonesia as case studies, we explore how different historical trajectories and moments of state land formalization have enabled contemporary commodifications and transfers of rights and access to state land.
Jeudi 28 novembre 2013, 10h30-12h30, MNHN, bâtiment de Chimie, salle Gay-Lussac
“Classer le vivant” : autour du livre Barcoding Nature (Routledge, 2013)
Claire Waterton (Lancaster University)
Brian Wynne (Lancaster University)
Discutant : David Dumoulin (Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine-Paris 3) DNA Barcoding has been promoted since 2003 as a new, fast, digital genomics-based means of identifying natural species based on the idea that a small standard fragment of any organism’s genome (a so-called ‘micro-genome’) can faithfully identify and help to classify every species on the planet. The fear that species are becoming extinct before they have never been known fuels barcoders, and the speed, scope, economy and ‘user- friendliness’ claimed for DNA barcoding, as part of the larger ferment around the ‘genomics revolution’, has also encouraged promises that it could inspire humanity to reverse its biodiversity-destructive habits. This book is based on six years of ethnographic research on changing practices in the identification and classification of natural species. Informed both by Science and Technology Studies (STS) and the anthropology of science, the authors analyse DNA barcoding in the context of a sense of crisis– concerning global biodiversity loss, but also the felt inadequacy of taxonomic science to address such loss. The authors chart the specific changes that this innovation is propelling in the collecting, organizing, analyzing, and archiving of biological specimens and biodiversity data. As they do so they highlight the many questions, ambiguities and contradictions that accompany the quest to create a genomics-based environmental technoscience dedicated to biodiversity protection. They ask what it might mean to recognise ambiguity, contradiction, and excess more publicly as a constitutive part of this and other genomic technosciences.
Journée exceptionnelle : Lundi 9 décembre, 9h-19h30, ISCC
La compensation écologique, ses enjeux, ses métriques et ses controverses
La compensation écologique s’affirme de plus en plus comme outil privilégié de gestion de la biodiversité. Quelles en sont les origines, les principes, les enjeux et les limites ? Comment les acteurs s’en sont-ils saisi pour la mettre en oeuvre ou la contester ? Cette journée d’étude s’inscrit dans le projet PEPS « No Net Loss »
Vendredi 24 janvier, 10h30-12h30, ISCC
Intensification écologique et agroécologie. Du vieux vins dans des bouteilles neuves ?
Frédéric Goulet (CIRAD)
Discutant : Xavier Arnauld de Sartre (CNRS)
Dans le secteur agricole comme en bien d’autre, chacun s’accorde à penser que seul un tournant environnemental des systèmes de production permettra d’assurer leur durabilité. Cette exigence s’est traduite dans les milieux professionnels en France par la mise en œuvre de recherches et de politiques visant l’intensification écologique des systèmes de production, tandis qu’au niveau international on parle plus volontiers d’agro-écologie, particulièrement dans les programmes de recherche participative visant à revitaliser l’économie vivrière des pays en développement. Frédéric Goulet et Xavier Arnauld de Sartre, à partir de l’exemple de la France et de l’Argentine montreront comment le contenu, les techniques et les outils de ces deux concepts peuvent se rapprocher ou diverger au gré de leur circulation entre les sphères académiques, professionnelles, nationales et internationales.
Vendredi 31 janvier, 10h30-12h30, ISCC
Les gènes sont-ils toujours brevetables ?
Christine Noiville (CNRS)
Maurice Cassier (CNRS)
Discutant : F. Thomas (IRD)
Les gènes sont-ils toujours brevetables ? En repartant des analyses des ontologies du gène en droit des brevets de Jane Calvert et Pierre-Benoit Joly (How did the gene become a chemical compound ?), la séance se propose de mieux comprendre ce que la décision de la Cour suprême américaine de juin 2013 dans le procès Myriad Genetics modifie dans la délimitation de ce qu’est un gène brevetable. Il s’agira de comprendre : quelle doctrine prévalait jusqu’à présent, en quoi la présente décision la modifie, ce qui va changer dans la manière dont les grands offices de propriété intellectuelle vont examiner les demandes de brevets ; l’impact de ces changements dans les stratégies des industriels.
Jeudi 27 février, 10h30-12h30, MNHN, amphi de paléontologie
Le capitalisme face à la crise écologique : lectures marxistes
Razmig Keucheyan, MCF en sociologie à l’université Paris-Sorbonne
Discutante : Valérie Boisvert, Université de Lausanne L’un des secteurs les plus dynamiques du marxisme contemporain est le marxisme écologique, avec des auteurs comme James O’Connor, John Bellamy Foster, Paul Burkett ou Elmar Altvater. Selon cette perspective, la lutte des classes ne s’arrête pas au seuil de la « nature ». Celle-ci est au contraire à l’époque moderne le produit de rapports de force entre classes et fractions de classes. Sur la base de cette idée, on s’interrogera dans cette communication sur la question de la « financiarisation » de la nature. La financiarisation, qui affecte à l’heure actuelle la plupart des sphères sociales (éducation, santé, logement…), est le symptôme de contradictions grandissantes dans l’accumulation du capital. Elle constitue en ce sens un lieu par excellence où le rapport entre la dynamique du capital et la nature peut s’observer.
Vendredi 21 mars, 10h30-12h30, MNHN, grand amphi d’entomologie
Bioprospection, Paiements pour Services Environnementaux, REDD : La conservation de la biodiversité dans l’économie de la promesse
Aurore Viard Crétat (Centre Alexandre Koyré)
Valérie Boisvert (Université de Lausanne)
Jean Foyer (CNRS)
Discutant : Dominique Pestre (CNRS) La bioprospection, les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) et les mécanismes REDD renvoient à la promesse que les mécanismes de marché sont les mieux à même de réaliser les objectifs de conservation de l’environnement. En reprenant l’idée « d’économie de la promesse » (avancée par différents chercheurs en STS à propos de l’innovation technologique) et en l’adaptant à l’innovation institutionnelle et politique, on veut analyser ces mécanismes dans leur dimension rhétorique, dans leur performativité et dans leur mise en œuvre. L’idée que l’on défend est que ces mécanismes sont plus importants par leurs effets performatifs - notamment leurs ancrages dans les institutions et les transformations néo-libérales de ces dernières - que par leur mise en œuvre concrète, souvent difficile. Très loin de l’idéal de marché sur la base duquel ils sont promus, ces mécanismes reposent sur des marchandises pour le moins fuyantes et nécessitent des arrangements institutionnels très lourds, renvoyant à ce que l’on pourrait appeler un processus de marchandisation fictive de l’environnement.
Vendredi 11 avril, 10h30-12h30, MNHN, grand amphi d’entomologie
Ontologies as emergent : Indigenous philosophical propositions concerning the past, the present, and possible futures
Paige West (Columbia University, New York)
Discutant : Philippe Descola, (Collège de France) Much has been said of late about the multiple forms of knowing, being, seeing, feeling, and narrating worlds among people and peoples with whom anthropologists work. In this paper I push this conversation forward by asking about the emergent natures of ontological propositions. I do this based on eighteen years of research on the island of New Guinea. Gimi speaking peoples in the Eastern HIghlands of Papua New Guinea have elaborate philosophical propositions concerning historic and contemporary social worlds. In this paper I describe Gimi philosophy in general and discuss specific ethnographic examples that allow us to understand how Gimi philosophers come to understandings about possible futures given Présentation et discussion en anglais
Vendredi 23 mai, 10h30-12h30, MNHN, grand amphi d’entomologie
L’IPBES, Gouvernance internationale de la biodiversité : Autour du livre « The Politics of Knowledge and Global Biodiversity »
Alice Vadrot (ICCR Foundation/ University of Vienna)
Discutant : Florian Charvolin (CNRS, Centre Max Weber) Malgré une reconnaissance croissante des enjeux liés à la préservation de la biodiversité, les efforts en ce domaine ont pour l’instant échoué. Parmi les arguments évoqués pour justifier cet échec, outre l’absence de « prise de conscience » des décideurs politiques, est souvent citée la faiblesse de l’interface science-politique. En prenant le GIEC comme modèle, de nombreux acteurs, et en particulier des scientifiques, se sont exprimés au début des années 2000 en faveur d’une nouvelle institution qui pourrait pallier cette lacune de la gouvernance internationale. Après plusieurs années de maturation et de structuration, la plateforme internationale pour la biodiversité et les services écosystémiques (IpBES) a été officiellement créée en 2012, dotée d’un siège, d’un secrétariat, et des premières instances de fonctionnement (bureau, panel d’experts multi-disciplinaires) en 2013. La création de l’IpBES arrive au moment où une longue liste de travaux sur les interfaces science-politique est déjà disponible. Ces travaux ont mis en question le modèle technocratique de la décision, ont insisté sur la participation de l’ensemble des parties prenantes aux processus politiques et ont promu l’articulation de différentes formes de connaissances. Autant de travaux dont on peut analyser l’influence sur le design institutionnel de l’IpBES. Que nous apprennent les débats autour de la création de l’IpBES ? Sa structure et ses missions correspondent-elles aux attentes des différents acteurs, scientifiques, politiques, représentants de la société civile ? Comment l’IpBES est-elle susceptible de reconfigurer les interactions entre scientifiques et décideurs, et plus largement entre connaissance et action en faveur de la biodiversité ? In fine, sur quels critères pourra-t-on juger de son efficacité ? La présentation sera en anglais, la discussion en français.
Jeudi 5 juin, 10h30-12h30, MNHN, amphi de paléontologie
Pacha Mama, Buen Vivir, Samak Kusay : entre alternative au développement et instruments politiques
Franck Poupeau (CNRS-The University of Arizona)
Adrian E. Beling (UAH et université Humboldt de Berlin)
Discutant : Laurent Lacroix (SOGIP-LAIOS-EHESS)
Cette séance revient sur les concepts de Pacha Mama, Buen Vivir et Samak Kusay inspirés par les cosmovisions indigènes mais largement légitimés et diffusés par des intellectuels latino américains critiques du développement durable. Cette séance revient sur la généalogie de ces concepts et sur leur mise en politique dans les constitutions Bolivienne et Equatorienne et plus largement, dans les mouvements indigènes et altermondialistes. Au-delà du sens à donner à ces concepts dans les débats sur le développement (durable), cette séance propose également d’analyser les usages politiques de ces notions, en les replaçant notamment dans le contexte des politiques extractivistes et développementalistes des pays bolivariens qui les portent.
Présentations en français et en anglais, discussion en français.