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Présentation
Mes recherches portent sur les harpes d’Afrique : leur description, leur diversité et leur évolution. Je m’intéresse principalement à la morphologie (mais aussi, dans une moindre mesure, au contexte d’utilisation, au vocabulaire vernaculaire associé et aux mécanismes d’apprentissage) des harpes en Afrique. J’utilise les statistiques et la phylogénie pour étudier les processus évolutifs de la morphologie des harpes d’Afrique, dans un contexte d’évolution culturelle.
Projets
Thèse dirigée par Sylvie Le Bomin : « Etude des processus évolutifs des harpes d’Afrique centrale »
Le projet de thèse propose d’étudier les processus évolutifs des instruments de musique de populations de tradition orale en se basant sur une démarche interdisciplinaire associant des méthodes des sciences humaines et des sciences de la vie. Il s’agit ici de comprendre les mécanismes spécifiques d’évolution des instruments, mais aussi l’impact des contextes socio-culturels d’utilisation de ces instruments sur ces mécanismes. Cette étude concerne plus particulièrement les harpes d’Afrique centrale. Le choix de l’instrument et de la perspective de l’étude sest dû à l’ancrage géo-culturel des recherches des membres de l’équipe porteuse, Diversité et Evolution culturelle, du projet (Centrafrique, Cameroun, Congo, Ouganda, Gabon) et aux orientations de recherche qui y sont développées, à savoir la compréhension globale des processus de création, de transformation et de diffusion des éléments des patrimoines musicaux. Les harpes d’Afrique centrale que l’on rencontre de nos jours, et qui sont présentes sous des formes historiques dans les collections muséales, témoignent de la diversité de leurs caractéristiques morphologiques, de leurs répertoires, de leurs contextes d’utilisation et de leurs appellations. Malgré cette diversité, il est cependant possible de reconnaître des ressemblances fondées par exemple sur la forme, la représentation symbolique de l’instrument, les appellations ou la thématique des chants associés. Différents travaux ont montré que ces airs de famille peuvent transcender les caractéristiques identitaires des populations qui les utilisent (ethnonymes, familles linguistiques), mais aussi leur dispersion géographique. Ainsi, une des premières hypothèses est que, malgré la diversité observée, il est possible de mettre au jour des protoformes (assimilables à des « ancêtres » hypothétiques) sur lesquelles se baserait une catégorisation des harpes par la reconnaissance de traits partagés. Un des objectifs est de déterminer si les processus engendrant la diversité des harpes sont concomitants des transformations de leurs contextes socio-culturels de performance et/ou à des stratégies identitaires de différents niveaux. Il s’agit de vérifier l’hypothèse suivante : les transformations des harpes sont-elles dues à des adaptations à leurs contextes de performance et/ou à une multiplication des marqueurs identitaires (ethniques, linguistiques, techniques, symboliques, etc.) ?
Ce projet a comme objectif de traiter 2 thématiques de recherche :
- Identification des variables qui influencent la diversité des harpes : Décrire la diversité des harpes à partir de leurs éléments constitutifs. Déterminer des classes de caractères en fonction de leur plus ou moins grande diversité. Décrire la variabilité des contextes de performance. Etudier les phénomènes d’interactions entre la diversité des harpes et la variabilité des contextes de performance. Mesurer l’influence de l’environnement socio-culturel sur ces interactions. Utilisation de méthodes descriptives (ACP, clustering).
- Mettre au jour les processus évolutifs des harpes d’Afrique centrale : transferts horizontaux, transmission verticale, convergence.
Les méthodes cladistiques permettent, en recherchant les caractères partagés par les différentes harpes, de proposer une représentation hiérarchique de leurs partages, voire des hypothèses sur leur mode de transformation au cours du temps, de décrire des formes ancestrales possibles et de permettre des mises en relations avec les changements des sociétés utilisatrices. La variété des données collectées aussi bien sur les contextes de performance, que sur les langues et les environnements socio-culturels va permettre d’évaluer les différentes pressions sélectives ayant pu agir sur la variabilité des harpes. Une des questions intéressantes est de déterminer s’il existe des barrières de quelconque nature (naturelle ou culturelle comme la langue, l’organisation sociale ou les pratiques sociales) qui limitent la circulation des harpes ou de certaines de leurs caractéristiques.
Participation au projet ANR NGOMBI - « Étude des processus évolutifs des harpes d’Afrique centrale » (resp. S. Le Bomin), partenaires MNHN-DivEC, Paris6-LAM, participants Afrikamuseum Tervuren (Belgique), Université Omar Bongo (Gabon) (2020-2023)