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UMR 7206 - Ethnoécologie : savoirs, pratiques, pouvoirs (Espp)

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Thèse

« S’il faut rapatrier tout ce qui est sacré, c’est la terre qui va venir à nous » 

Le processus de rapatriement des objets culturels et sacrés des Ilnuatsh de Mashteuiatsh, au Québec
 

 

Le jury composé de :

  • Mme Roué, Marie Directeur de Recherche, CRNS, MNHN, France Directrice de Thèse
  • M. Crépeau, Robert Professeur, Université de Montréal, Québec Directeur de Thèse
  • Mme Hémond, Aline Professeure, Université Picardie Jules-Verne, France Rapportrice
  • M. Turgeon, Laurier Professeur, Université Laval, Québec Rapporteur
  • Mme Le Marec, Joëlle Professeure, Université Paris 4 La Sorbonne, France Examinatrice
  • M. Jérôme, Laurent Professeur, Université du Québec à Montréal, Québec Examinateur
  • Mme Chlous, Frédérique Professeure, MNHN, France Examinatrice
  • Mme Hall, Ingrid Professeure, Université de Montréal, Québec Examinatrice

Résumé de la thèse :

Le rapatriement des objets culturels et sacrés autochtones anime les scènes internationales depuis plus de trente ans. Pourtant, peu d’études se concentrent sur les enjeux socioculturels et identitaires sous-jacents à la diversité des requêtes autochtones. Pour apporter une meilleure compréhension de ces enjeux, cette thèse étudie les particularités d’un processus de rapatriement d’objets culturels et sacrés : celui mené par la communauté ilnue de Mashteuiatsh, au Québec, auprès du National Museum of the American Indian (NMAI), de Washington DC. Par quels mécanismes et selon quels enjeux le processus de rapatriement redonne aux mains des Ilnuatsh le pouvoir de définir, d’actualiser et de reprendre un contrôle sur les contenus culturels constitutifs de leur identité culturelle ? Comment ce processus peut-il engager un processus réflexif de définition et d’affirmation de leur héritage culturel et de leur être-au-monde ?

En croisant l’étude ethno-historique à l’approche ethnographique, notre méthodologie trouve son origine dans une démarche éthiquement impliquée au sein d’un projet de recherche collaboratif. Poursuivant les avenues théoriques et méthodologiques développées par les approches biographiques et agentives des objets, l’étude retrace la trajectoire de vie de trois types d’objets ilnus conservés au NMAI : deux nimapan (courroies de portage), un mushianiakup (manteau en peau d’orignal) et deux teuehikan (tambours). Nous analysons d’abord comment les savoirs sur ces objets se sont constitués au sein d’un processus collaboratif partagé avec des Ilnuatsh de plusieurs générations. Nous analysons ensuite comment les Ilnuatsh s’approprient le cadre de rapatriement imposé par le NMAI : comment se servent-ils des objets et connaissances associées pour nourrir des formes de justification qui renforcent la reconnaissance de leurs distinctions culturelles ? Pour répondre à cette question, nous nous focalisons sur les enjeux relatifs à l’affiliation identitaire et à la conceptualisation des objets « sacrés ». La notion ilnue « d’objet sacré » développée dans cette thèse contraste avec les catégories conceptuelles imposées par le NMAI. Elle met notamment en lumière toute la complexité du réseau relationnel dans lequel les objets se trouvent investis ; réseau qui évolue aujourd’hui dans des contextes d’affirmation et de légitimation identitaires et culturels.

Mots clés : Rapatriement, objets culturels, objets sacrés, Pekuakamiulnuatsh, Mashteuiatsh, affirmation identitaire, muséologie, recherche collaborative, National Museum of the American Indian, Frank G. Speck

Post-scriptum : 

Date et lieu : 20 octobre 2017 à 14h, Amphitéâtre Jean Rouch, Musée de l’Homme (http://www.museedelhomme.fr/fr/visi...)