Shelly Masi a soutenu son HDR le 9 septembre 2020

 

 

L’objectif principal de ses recherches est de comprendre les aspects adaptatifs, appris et culturels du choix alimentaire des grands singes afin de mieux comprendre d'une part, l'évolution humaine et d'autre part les stratégies de conservation de ces espèces très menacées de disparition.

Ses recherches s’appuient d'abord sur un long travail de terrain en Afrique Centrale (R. Centrafricaine en particulier, mais aussi R. du Congo et Cameroun) et particulièrement sur les gorilles de l’Ouest (Gorilla gorilla), une espèce très menacée mais aussi très peu étudiée en milieu naturel, car difficile à approcher par l’observateur humain. Jusqu'en 2000 et avant ses recherches, la majorité des études sur les gorilles occidentaux était basée sur l’observation indirecte et ses travaux de recherche sont parmi les premiers basés sur des observations directes et les premiers sur plus d'un groupe habitué. Ceci a été possible grâce à l'aide cruciale des acteurs masqués de ses recherches : le peuple de la forêt, les chasseurs-cueilleurs Aka.

Son sujet de recherche aujourd'hui vise également à comprendre la flexibilité du comportement des primates face aux changements environnementaux, en mettant l'accent sur les choix alimentaires et les stratégies de recherche de nourriture, ainsi que sur les mécanismes cognitifs qui les sous-tendent. Ainsi, ses recherches s’appuient aujourd’hui principalement sur cinq axes principaux : a) les besoins nutritionnels et énergétiques des animaux, b) l'écologie alimentaire et les stratégies nutritionnelles en relation avec la disponibilité spatio-temporelle des aliments, c) l'état de santé et le choix des plantes médicinales, d) les traditions alimentaires, l'apprentissage social, l'alimentation, la transmission et la culture des connaissances, e) les mécanismes sociaux et cognitifs agissant dans le comportement alimentaire des primates.

Sa recherche scientifique est fortement basée d'une part sur la comparaison entre différentes espèces de primates, y compris les humains, et d'autre part sur l'intégration de différentes disciplines afin de répondre aux questions ayant trait à la compréhension des adaptations évolutives, y compris l’évolution humaine. Grâce aux nombreux collaborateurs et à l’environnement ouvert et kaléidoscopique du MNHN, elle a pu mener à bien une approche multidisciplinaire reposant sur la comparaison et l'intégration de données issues de recherches sur le terrain (focus principal), captives et expérimentales combinant des informations issues de différentes disciplines (socioécologie, écologie alimentaire, cognition, géographie spatiale, santé, conservation, physiologie, botanique, anthropologie, ethnologie, génétique, neurocognition, etc.).

En se concentrant sur les primates et en particulier sur nos plus proches parents, les grands singes, l’objectif de long terme de ses recherches est de comprendre : a) la flexibilité comportementale et la résilience des espèces menacées pour aider à la conservation des espèces (y compris par la formation d’assistants de recherche et d’étudiants dans les pays de l’aire de répartition des grands singes), b) les racines évolutives de divers aspects de l'évolution humaine (entre autres, l’origine de la sélection des aliments/plantes, l’origine de la culture, l’origine de la cognition complexe, l’origine de la planification future, l’origine de la médecine traditionnelle, l’origine du langage et de la préférence manuelle).

Le jury était composé de :

Barbara Fruth (Rapporteur) : Professeur associé, Liverpool John Moores University

Brigitte Senut (Rapporteur) : Professeur, Muséum national d'Histoire naturelle

Jean Christophe Cassel (Rapporteur) : Professeur, Université de Strasbourg

Martine Vercauteren : Professeur, Université Libre de Bruxelles

Gilles Bœuf : Professeur, Sorbonne Université

 

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Publié le : 01/10/2020 15:15 - Mis à jour le : 01/10/2020 17:09