Priscille Touraille et Marc Allassonnière-Tang publient un chapitre dans l’ouvrage QU’EST-CE QU’UNE FEMME ?
« Qu’est-ce qu’une femme ? » Cette question, énoncée par Simone de Beauvoir en 1949 dès l’ouverture du Deuxième sexe, se pose de façon aiguë près de soixante-quinze ans plus tard. Il s’agirait même d’un sujet particulièrement clivant. Dans l’actualité récente, la question s’est ainsi posée dans le milieu sportif comme dans un cadre militant, la polémique se cristallisant autour de la place faite (ou non) aux femmes transgenres parmi les sportives ou parmi les victimes de féminicides, interrogeant ainsi le processus de catégorisation homme/femme. Ce processus fonctionne-t-il de la même façon dans les différents domaines disciplinaires ? Qui le met en œuvre, comment et pourquoi ? Dans quels cadres, en convoquant quels critères, et à quelles fins ? Quelle est l’utilité de ce
processus de catégorisation homme/femme ? Prenant à bras-le-corps ces questions, cet ouvrage propose un bilan des réponses contemporaines qui lui sont apportées selon les disciplines de recherche (médecine, histoire, philosophie, sociologie, droit, sciences de l’information et de la communication, socio-anthropologie, génétique, linguistique).
C’est moins dans une perspective de déconstruction qu’il se situe, qu’à une croisée des chemins dont les implications scientifiques et poli-
tiques sont mesurées.
Priscille Touraille et MArc Allassonnière-Tang ont écrit le chaître 8 : « Idéer une catégorie épicène et la matérialiser cohéremment dans la langue. Une nécessité épistémologique autant que politique »
En voici le plan :
1] Des sciences sous l’emprise du sens commun savant ?
2] Femme versus homme : une superfusion catégorielle digne de la novlangue orwellienne
2.1] Côté biologie : une catégorisation 1° facultative, 2° problématique et 3° injonctive
2.2] Côté social : une classification masculin/féminin qui est une pure insulte à la raison
3] L’épicène comme point de ralliement politique
3.1] Ne plus « être des sexes » : un cri venant de toutes parts
3.2] La proposition « non-binaire »
4] L’épicène comme technique de rupture épistémologique pour les sciences sociales
4.1] Le concept de genre suffit-il à la rupture ?
4.2] L’écriture inclusive comme prise de conscience paradoxale
4.3] Une marque grammaticale hors-sexe comme outillage majeur de la rupture
« Idéer une catégorie épicène et la matérialiser cohéremment dans la langue. Une nécessité épistémologique autant que politique » / Priscile Touraille et Marc Allassonnière-Tang. In: Patricia Lemarchand et Muriel Salle (Dir.) Qu’est-ce qu’une femme. Catégories homme/femme : débats contemporains. Paris, Editions Matériologiques : 167-233. (Essais)